Catherine Rivière
Créatrice, restauratrice d'automates, tableaux animés et boîtes musicales
De Dakar aux automates, l'itinéraire artistique de Catherine Rivière
Née à Dakar en 1958, l'enfance de Catherine Rivière fut une toile tissée de fils familiaux, entre une mère couturière, un père infirmier et sa petite soeur.
En 1964, la France, ses paysages de Rhône-Alpes Auvergne, devint sa nouvelle terre. Très tôt, l'appel de l'art et de l'artisanat résonna en elle, une vocation éclose dès ses jeunes années.
Les Beaux-Arts de Saint-Étienne, qu'elle intégra en 1976, furent le berceau de son expression artistique : dessins, fresques, et même la magie des dessins animés "clins d'œil" créé avec son amie Hélène Verchère.
Son talent la porta jusqu'à Paris en 1989, où elle contribua à l'œuvre emblématique de Catherine Feff, "L'Arc de Triomphe en Bleu, Blanc, Rouge", un geste artistique inoubliable.
Après ses années aux Beaux-Arts de Saint-Étienne, le destin de Catherine Rivière prit une tournure fascinante en 1980, lorsqu'elle rencontra Renato Boaretto, Maître d'Art, créateur et restaurateur d'automates. Cette rencontre éveilla en elle une véritable passion pour ces mécanismes oniriques.
Déjà experte en peinture, moulage et couture, Catherine perfectionna son art en se plongeant dans l'étude de l'horlogerie et en devenant peintre décoratrice en bâtiment. Ces nouvelles compétences lui permirent de maîtriser aujourd'hui un éventail impressionnant de textures, ajoutant une profondeur unique à ses créations.
En 1984, Catherine Rivière devint officiellement l'élève de Maître Renato Boaretto. Ce fut le début d'une aventure exceptionnelle, celle de la transmission d'un savoir-faire prestigieux destiné à perdurer. Pendant plus de treize ans, ils œuvrèrent à quatre mains : Renato Boaretto, transmettant les secrets de la mécanique des automates, et Catherine Rivière, donnant vie aux moulages, aux peintures, aux costumes et aux accessoires, insufflant l'âme à leurs œuvres.
Pendant près de treize ans, Catherine Rivière se forma, réalisant ses premières restaurations et créations aux côtés de Renato Boaretto, au cœur de leur atelier-boutique parisien. Là, ils redonnèrent vie à des automates prestigieux signés Descamps, Vichy, ou Théroude. Leur collaboration les mena également au Parc Astérix, où ils créèrent "les automates de la rue de Paris" en partenariat avec Catherine Feff. Suivi d'une commande du Puy du Fou "Les automates musiciens".
L'art complexe de l'automatier
Catherine Rivière poursuivit ensuite son parcours d'automatier, devenant aussi créatrice et restauratrice de tableaux, scènes animés, et de boîtes à musique. Elle ouvrit un premier atelier à Paris, puis un second à Versailles, dans le quartier Saint-Louis. Là, elle s'engagea dans de nombreux projets avec la ville, dont un avec une classe de CM2. Son objectif : transmettre sa passion et ses connaissances aux jeunes générations en créant ensemble un tableau animé.
Elle travailla également en tant que créateur d'automate pour le film "La folie de Claire Darling" de Julie Bertuccelli avec Catherine Deneuve, Chiara Mastroianni, Alice Taglioni, Samir Guesmi, Laure Calamy, Olivier Rabourdin et Johan Leysen. L'automate, d'aspect ancien, représentait une fillette attrapant un papillon. La majorité des automates, oiseaux siffleurs que vous pourrez apercevoir dans ce film, ont été restaurés par Catherine Rivière.
Catherine Rivière, adhérente de l'association des Maîtres d'Art et de leurs Elèves a pu participer à de nombreuses expositions prestigieuses notamment au Carousel du Louvre à Paris. Elle fut élu par les maîtres d'art, élèves et l'ensemble des membres de l'association à siéger pendant un an au conseil d'administration.
Le but de l'association étant de permettre aux divers artisans d'art français de se faire connaitre et de promouvoir leurs savoirs-faire d'exception en France et à l'étranger. Les actions de l'association sont principalement financées par des mécènes privés tel que Ciel des jeunes, les adhérents et également par des financements publiques du Ministère de la Culture et la Région Ile de France.
Un héritage vivant : Dans la lignée des maîtres
Son savoir-faire exceptionnel la place dans la lignée des grands noms de l'automatisme. Catherine Rivière restaure avec une expertise rare les œuvres de maîtres illustres de l'âge d'or et du 18e siècle, tels que les maisons Gustave Vichy, Decamps, et Lambert, ou encore les créations de Phalibois. Ces automates, souvent conçus avec des mécanismes complexes permettant des mouvements variés, des décors ingénieux et parfois même la simulation de fonctions comme "fumer", sont entre ses mains comme des trésors dont elle assure la pérennité.
À l'instar de ces pionniers, elle perpétue cette tradition avec la même rigueur et inventivité. Elle ne se contente pas de redonner vie à des pièces passées ; elle crée ses propres automates, insufflant une nouvelle âme à cet art ancestral. Son travail, nourri par son apprentissage auprès de Renato Boaretto et ses diverses formations en horlogerie et peinture décorative, est une preuve que la magie des automates, loin de n'être qu'un vestige du passé, continue d'émerveiller et de se réinventer grâce à des artisans d'exception comme elle.
Catherine Rivière s'attache également à la transmission de ce savoir-faire unique, notamment à travers des projets pédagogiques avec des écoles, partageant sa passion pour faire découvrir cet artisanat d'art aux jeunes générations. Son travail est une alliance harmonieuse entre l'esthétique et la mécanique, un pont entre tradition et création.
Voiçi le magnifique reportage photos du média chinois MQ sur les créations de Catherine Rivière dans son atelier à Versailles et en présence de Renato Boaretto. Découvrez l'univers de Catherine Rivière au travers d'images réalisées avec une grande sensibilité artistique par la photographe Elena Alexandrova. Ce fût la dernière apparition publique du Maître d'Art Renato Boaretto à une interview ; sonnant la fin de son exceptionnel travail de transmission à Catherine Rivière. Ce reportage photos vous permettra d'apprécier les créations de l'automatier Catherine Rivière ainsi que ses restaurations d'automates prestigieux signés Decamps, Reuge, Vichy, en présence de Renato Boaretto.
Aujourd'hui, Catherine Rivière continue de faire vivre l'art des automates depuis son atelier situé à Paris. Elle y exerce un métier rare et passionnant, celui d'automatier, mais aussi de créatrice et restauratrice de tableaux animés et de boîtes à musique.
Le travail de Catherine Rivière est d'une complexité fascinante, une véritable danse entre l'art et la mécanique. Chaque automate est une œuvre d'ingénierie minutieuse où se mêlent précision horlogère, sculptures délicates, peinture expressive et couture raffinée. Elle conçoit et fabrique les rouages invisibles qui animent les personnages, sculpte leurs expressions, crée leurs costumes avec des étoffes choisies et peint les décors qui les entourent. C'est un processus exigeant qui demande une compréhension approfondie des matériaux, des mouvements et de l'illusion. L'harmonie parfaite de tous ces éléments donne naissance à des créations qui semblent dotées d'une âme propre, captivant le regard et l'imagination.
